6 septembre 2023

Utilisation des outils d’IA générative par les étudiant⸱es

Étude sur la situation en mai 2023

En ce début de session de l’automne 2023, l’utilisation des outils de l’IA générative continue d’évoluer rapidement, non seulement dans le secteur de l’éducation, mais aussi dans plusieurs autres sphères de la société.

Selon une étude menée du 17 au 29 mai 2023 par KPMG au Canada, un Canadien sur cinq utilisait déjà des outils d’intelligence artificielle (IA) générative dans leur travail ou leurs études.

KPMG a sondé un échantillon de 5 140 Canadiens, dont 222 étudiants (4,3 %) fréquentant un établissement d’enseignement universitaire, collégial, professionnel ou secondaire :

  • 46 % (102) des utilisateurs d’IA générative sont des étudiants universitaires ; 
  • 28 % (62) sont au collège ;
  • 13 % (29) sont au secondaire ;
  • 8 % (18) sont des étudiants de troisième cycle ou à temps partiel ;
  • et 5 % (11) sont dans une école technique, de métiers ou professionnelle.

En enseignement, nous ne pouvons ignorer l’impact croissant qu’aura l’utilisation de ces outils. Qu’ils soient autorisés ou non dans les entreprises ou les établissements d’enseignement, nous avons le devoir d’adopter une approche éthique et responsable pour encadrer l’utilisation des outils alimentés par l’IA.

Mentionner l’IA au plan de cours en début de session

Premièrement, il faut réfléchir à l’utilisation, ou non, de l’intelligence artificielle (IA) dans le cadre des cours. En ce sens, l’équipe du Carrefour d’innovation et de pédagogie universitaire de l’UQAM suggère de faire la mention de votre décision explicitement dans votre plan de cours, et ce, afin de favoriser de bonnes pratiques en lien avec l’intégrité académique et intellectuelle et afin de sensibiliser les personnes apprenantes à cette nouvelle réalité.

Cette mention pourrait souligner votre choix de l’autoriser ou de l’interdire, de citer l’utilisation de l’IA, au même titre que toutes autres sources, ou même de l’enseigner et de l’utiliser en classe. Afin d’être mieux outillé pour rédiger votre mention au plan de cours, nous vous invitons à participer aux différentes formations offertes par le Carrefour pour mieux vous familiariser avec l’IA, ses outils et ses enjeux.

Fréquence et principales utilisations de l’IA générative au Canada

Selon le portrait dressé par l’étude KPMG du printemps 2023, 20 % des Canadiens sondés affirmaient utiliser des outils d’IA générative pour faire leur travail ou leurs études. Selon l’étude, la fréquence d’utilisation de ces personnes âgées de 18 ans et plus se répartissait ainsi :

  • 18 % l’utilisent quotidiennement ou pour chaque tâche ;
  • 34 % l’utilisent quelques fois par semaine ;
  • et 26 % quelques fois par mois.

Les utilisations de l’IA générative les plus courantes comprennent la génération d’idées (63 % en éducation et 49 % au travail), la recherche (53 % en éducation et 48 % au travail), la rédaction de dissertations, la création de présentations et la production de résumés et l’analyse d’informations.

Source : KPMG un Canada

Utilisation académique et transparence par les personnes étudiantes


« À peine le tiers (36 %) des étudiants disent à leurs éducateurs qu’ils utilisent des outils d’IA générative, et la plupart d’entre eux ne savent pas quelles sont les politiques de leur école ou s’il y a même des répercussions à les utiliser. »

C.J. James, associée et leader nationale en Éducation, KPMG au Canada

Pour les personnes étudiantes :

  • 87 % (près de 9 sur 10) affirment que l’IA générative a amélioré la qualité de leurs travaux scolaires ;
  • 68 % disent que leurs notes se sont améliorées après l’utilisation de l’IA générative ;
  • 57 % disent que leurs collègues savent que l’IA générative a été utilisée dans le cadre de leurs études ;
  • 33 % disent qu’elle leur fait économiser 1 à 2 heures de travail par semaine ; 
  • et 28 % disent qu’elle leur fait économiser 3 à 5 heures de travail par semaine.

Face aux enseignant⸱es :

  • 36 % affirment, en toute transparence, que l’IA générative a été utilisé dans leurs travaux ; 
  • 35 % disent ne pas faire preuve de transparence ; 
  • et 29 % disent qu’ils ne sont pas certains si leur enseignant⸱e le sait.
Source : KPMG un Canada

Pour ce qui est de l’intégrité académique et de la notion de tricherie :

  • 60 % des étudiant·es qui utilisent l’IA générative pour leur travail scolaire estiment que son utilisation constitue de la tricherie;
  • 57 % craignent être attrapé·es pour leur utilisation de l’IA générative;
  • 63 % ne sont au courant d’aucun contrôle sur leur utilisation de l’IA générative de leur établissement.
  • 38 % disent que leur établissement a mis en œuvre ou prévoit mettre en œuvre des mesures disciplinaires (p. ex., expulsion ou suspension).
Source: KPMG in Canada

Vérification de l’exactitude du contenu généré par l’IA générative

L’étude présente des données inquiétantes pour ce qui est de la vérification des résultats de recherche produits avec l’IA générative. On sait que les plateformes d’IA générative produisent du contenu trompeur ou inexact, souvent appelé «hallucinations».

  • 37 % vérifient toujours l’exactitude des informations des outils d’IA générative produites à partir de leurs requêtes ou messages ; 
  • 58 % vérifient parfois l’exactitude ; 
  • et les 5 % restants ne vérifient jamais l’exactitude.

Donc en majorité, la vérification du contenu généré par l’IA n’est pas encore tout à fait ancrée dans les pratiques.

« Compte tenu de la demande claire des étudiants d’apprendre les meilleures pratiques en matière d’IA générative, les éducateurs et les établissements d’enseignement ont la possibilité d’élargir leur programme d’études en offrant des cours, notamment sur l’éthique en matière d’IA »

Il faut aider « les étudiants à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour l’utiliser correctement, de façon responsable et efficace, tant à l’école que dans leur carrière professionnelle. »

C.J. JAMES, ASSOCIÉE ET LEADER NATIONALE EN ÉDUCATION, KPMG AU CANADA

Pour l’ensemble des 5 140 Canadiens sondés :

  • 73 % se disent profondément préoccupés par les hallucinations que produisent actuellement les technologies génératives d’IA ;
  • 70 % affirment qu’ils continueront d’utiliser des outils d’IA générative, quels que soient les risques et la controverse qui y sont associés.

Politiques et directives claires sur l’IA responsable

« Les établissements d’enseignement doivent avoir des politiques claires sur l’IA responsable qui définissent ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. Cela éliminera la zone grise pour les élèves sur la façon dont ils peuvent ou s’ils peuvent utiliser l’IA générative dans leur travail scolaire. 

C.J. James, associée et leader nationale en Éducation, KPMG au Canada

Il existe une forte pression sur les établissements d’enseignement pour qu’ils élaborent et communiquent rapidement des principes directeurs et des directives sur la façon dont les outils de l’IA générative devraient être utilisés. Le dilemme est de savoir où tracer la ligne.

  • 81 % (quatre répondants sur cinq) pensent que toutes les personnes étudiantes devraient apprendre à utiliser des outils d’IA générative, de la même façon que le codage est devenu une compétence cruciale ;
  • 72 % veulent plus de cours sur la façon d’utiliser l’IA générative ;
  • 72 % veulent que leurs enseignant·es utilisent l’IA générative en classe pour améliorer le processus d’apprentissage éducatif ;
  • et 14 % étaient fortement d’accord pour dire que leurs enseignant·es utilisent l’IA générative en classe (p. ex., créer de nouveaux documents d’enseignement, générer des questions ou des plans d’étude personnalisés, créer des jeux et des simulations, fournir une rétroaction personnalisée en temps réel, etc.).

En conclusion

Cette recherche a révélé que beaucoup plus d’étudiant·es (52 %) comparativement aux professionnel·les employé·es (19 %) ont adopté l’IA générative. 

Les étudiant·es veulent plus de ressources et de directives concernant l’IA générative, car il s’agit d’une compétence d’avenir à développer.

Pour l’ensemble des individus sondés à travers le pays :

  • 76 % disent que plus ils utilisent l’IA générative, plus ils sont emballés par son potentiel ;
  • 65 % disent que plus ils utilisent l’IA générative, plus ils s’inquiètent de ce dont elle est capable.

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