11 Décembre 2023

Enquêtes ICOPE de l’Université du Québec : 30 années de données recensées

En 1993, la Direction de la recherche institutionnelle de l’Université du Québec lançait le projet ICOPE (Indicateurs de COnditions de Poursuite des Études).

Le projet ICOPE, qui en est à sa 7e collecte de données depuis 1993, effectue des enquêtes tous les cinq ans pour examiner neuf grandes dimensions des caractéristiques étudiantes au cours du premier trimestre d’études universitaires. 

Portrait de la population étudiante de 2022

La dernière publication de novembre 2023 était très attendue puisqu’elle offre un portrait postpandémique de la population étudiante. L’enquête a d’ailleurs été reportée d’un an pour s’assurer d’être pleinement sortie des contraintes imposées par la pandémie et obtenir une image fiable des nouvelles réalités étudiantes.

Il s’agit d’un recensement, sur une base volontaire, des nouveaux étudiants et étudiantes à tous les cycles d’études. Près de 31 000 personnes ont été invitées à y participer. Grâce au taux de réponse de 34 %, un fichier représentatif de la population a pu être constitué à des fins d’analyse, soit près de 11 000 personnes.

La réalité étudiante de 2022 diffère-t-elle significativement de celle de 2016 ?

Force est de constater que la plupart des indicateurs analysés présentent seulement quelques points de pourcentage, en plus ou en moins, par rapport à ceux de la précédente enquête.

  • Après « l’électrochoc » causé par la pandémie et l’enseignement à distance, ce portrait était très attendu, étant donné que l’enquête ICOPE avait été reportée d’un an.
  • Dans l’ensemble, les indicateurs globaux demeurent relativement stables depuis 2016, bien que l’on puisse noter trois changements plus marqués.

1 – Part des étudiant·es de première génération universitaire (EPGU) en baisse

La proportion d’étudiantes et d’étudiants de première génération universitaire a connu une diminution notable de plusieurs points de pourcentage depuis 2016, illustrant l’importance de la présence de l’UQ sur l’ensemble du territoire québécois pour l’accessibilité aux études.

Par ailleurs, on observe une augmentation du niveau de scolarité des parents depuis la dernière enquête. Un nombre croissant d’étudiantes et d’étudiants, tant au premier cycle qu’aux cycles supérieurs, proviennent désormais d’une famille où au moins l’un des parents a suivi des études universitaires. En conséquence, la proportion d’étudiantes et d’étudiants de première génération universitaire (EPGU) a connu une baisse de 6 points de pourcentage par rapport à 2016, s’établissant maintenant à 44 %.

Malgré cette amélioration du niveau de scolarité, il demeure que la moitié de la population étudiante EPGU entrante au premier cycle proviennent toujours d’une famille ayant au plus un niveau d’études secondaires, sans modèle d’études collégiales à la maison.

EPGU = Personne étudiante dont les parents n’ont pas fait d’études universitaires.

  • On observe une augmentation du niveau de scolarité des parents en général.
  • La part des EPGU a connu une baisse de 6 points de pourcentage depuis 2016, témoignant de la réalisation par l’UQ de ses objectifs en matière d’accessibilité aux études.
  • Cependant, la moitié des EPGU ne disposent toujours pas d’un modèle minimal au collégial, d’où la nécessité de poursuivre les efforts pour renforcer l’accompagnement éducatif et la réussite étudiante.

2 – Hausse de la part des personnes en formation à distance (FAD)

La part des personnes suivant des cours en formation à distance (FAD) a quadruplé entre 2016 et 2022, la pandémie ayant permis un développement accéléré de l’offre de programmes et de cours en FAD, entraînant de nouvelles habitudes d’étude.

  • En excluant la TÉLUQ, spécialisée en FAD, 44 % des nouvelles personnes étudiantes suivent au moins un cours à distance, soit quatre fois plus qu’en 2016 (11 %).
  • Le développement accéléré de la FAD est induit par la pandémie.
  • À situation comparable, on observe qu’il y a plus d’étudiantes et d’étudiants internationaux que de Canadiens qui suivent des cours en FAD.

3 – Hausse du recrutement à l’international

L’UQ compte une proportion plus importante de femmes que d’hommes parmi les nouvelles personnes inscrites, tant au premier cycle qu’aux cycles supérieurs. Les hommes représentent le tiers des personnes qui commencent un programme dans le réseau, mais plus de la moitié de celles en provenance de l’international.

Près du tiers des étudiantes et étudiants internationaux qui entament un programme régulier ont l’intention de rester au Québec après leurs études.

  • La part de l’effectif international est en croissance au cours des 10 dernières années
  • 8 pts de % de plus entre les deux enquêtes ICOPE (passée de 11,6 % à 19,4 %)
  • Le profil souvent plus « traditionnel » des internationaux (c’est-à-dire plus jeunes, à temps complet, dans un programme de grade, etc.) tend à tempérer les indicateurs globaux associés à la population type de l’UQ.

En conclusion

Le profil établi dans ce rapport concerne le réseau de l’Université du Québec dans son ensemble.. L’objectif de ce rapport consistait à actualiser, par le biais d’une analyse descriptive, le profil des étudiantes et étudiants qui entreprennent un programme de premier cycle ou de cycles supérieurs à l’Université du Québec.

Source

Bonin, Sylvie et Alain Couillard, « Rapport d’enquête ICOPE 2022 », Direction de la recherche institutionnelle, Université du Québec, septembre 2023, 68 pages.

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